Extrait : Guillaume-le-Conquérant, vainqueur de l’Angleterre, fut ou du moins se croyait le père d’un certain William Peveril, qui le suivit à la bataille d’Hastings, et s’y distingua. Il n’était pas vraisemblable que ce monarque, d’un esprit indépendant et dégagé de tout préjugé, qui prenait dans ses chartes le titre de Gulielmus Bastardus, souffrît que l’illégitimité de son fils fût un obstacle à sa faveur royale, surtout quand les lois de l’Angleterre avaient été dictées par la bouche d’un vainqueur normand qui pouvait disposer d’une manière illimitée des terres et des biens des Saxons. William Peveril obtint donc la concession de riches propriétés et de seigneuries dans le Derbyshire1 : ce fut lui qui éleva cette forteresse gothique qui, suspendue au-dessus de l’entrée de la Caverne du Diable, si bien connue de tous les voyageurs, donne le nom de Castletown2 au village voisin… … Sous le règne de Charles II, le représentant de cette ancienne famille était sir Geoffrey Peveril, homme qui possédait la plupart des qualités d’un vieux gentilhomme campagnard fidèle aux usages de son temps, et qui n’en avait que très-peu de celles qui pouvaient le faire distinguer de cette classe de la société. Il était fier de ses petits avantages, prompt à s’irriter du moindre revers, incapable de prendre aucune résolution et d’adopter une opinion qui se ressentît de ses préjugés. Il était orgueilleux de sa naissance, prodigue dans sa maison, hospitalier avec les parents et les amis qui étaient disposés à reconnaître sa supériorité et son rang, querelleur avec tous ceux qui contestaient ses prétentions ; charitable avec le pauvre, quand il ne se rendait point coupable de braconnage sur ses terres ; royaliste prononcé dans ses opinions politiques, et détestant également une tête-ronde, un braconnier et un presbytérien. En fait de religion, il était du parti des épiscopaux, et si exalté dans ses principes que beaucoup de gens pensaient qu’il professait en secret les dogmes catholiques auxquels sa famille avait renoncé du temps de son père, et qu’il avait obtenu une dispense qui lui permettait de se conformer extérieurement aux pratiques de la religion protestante. Tel était au moins le bruit scandaleux qui courait parmi les puritains, et qui semblait justifié par l’influence que sir Geoffrey Peveril paraissait exercer sur les gentilshommes catholiques du Derbyshire et du Chestershire1. D’après ce portrait, on peut se faire une idée exacte de sir Geoffrey, qui aurait pu descendre au tombeau sans autre distinction qu’une plaque de cuivre sur sa pierre sépulcrale, s’il n’eût vécu à une époque qui forçait les esprits les moins actifs à se mettre en mouvement, de même qu’une tempête soulève les eaux dormantes du lac le plus tranquille. Quand les guerres civiles éclatèrent, Peveril du Pic, fier de sa naissance et naturellement brave, leva aussitôt un régiment pour le roi, et montra en diverses occasions qu’il avait plus de capacité pour commander une armée qu’on ne lui en avait supposé jusqu’alors…
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