Rien de mieux encore, pour introduire à Philippe Rahmy, que ces mots de Jacques Dupin en préface à Mouvement par la fin :mouvement à rebours de l’écriture qui commence à l’instant de la mort pour remonter le cours de l’éclat et de l’éclatement d’un corps harcelé par les attaques d’un mal inflexible. Mouvement par la fin, une fin de non-recevoir qui, s’écrivant, se donne et se projette, appréhendant l’issue que le mouvement appelle en la révoquant – et dont il procède par le par qui l’enjambe et qui la dénie [...] Journal anachronique, échardes arrachées au corps souffrant, étincelles dispersées dans l’air.En deux livres, Mouvement par la fin et Demeure le corps, Philippe Rahmy s’est installé à la place qui lui revient. A cet endroit du corps où l’écriture devient son propre sujet. Où le corps sollicité pour le dire n’est l’instrument que de la littérature.Il y a seulement que cette place du corps induit pour lui, l’auteur, place extrême. Ce que nous apprenons de ses textes ne nous enseigne pas sur lui, mais sur nous : notre rapport vie-corps, sans autre détermination.Ce mouvement centrifuge, depuis centre corps, a conduit Philippe Rahmy, ces deux ans, sur un autre chemin d’ambition : les outils que sont la vidéo ou la photo prennent aplomb derrière l’écriture pour la pousser à son front de travail, dans l’abîme neuf – le même chemin d’abîme, mais pris avec plus d’aplomb.Pour nous, ses amis, la temporalité propre de Philippe est un chemin aussi mystérieux que ce qu’il explore : notre route est plus linéaire. La sienne lui impose de longues phases de retrait. Elles sont souvent mises à distance de la possibilité même de l’écriture. On devine, aux deux livres publiés, ce que peut être alors ce tunnel de silence, cette route de la seule douleur, incapacitante, exclusivement requérante.C’est d’un de ces tunnels, l’an passé, que nous sont venus ces SMS de la cloison. Du terme cloison, on vous laisse analyser ou développer.Ce qui est ici impératif, c’est justement que la posture radicale de l’auteur, le écrire est intransitif de Maurice Blanchot, n’a plus à être démontré. Il l’est de fait, par les livres existants. Ce qui se dit, alors, peut requérir de très haut la seule liberté laissée : plus de carnets, plus d’ordinateur, et le temps sans limite de la douleur, la paralysie – il reste ce téléphone et l’écran où on grignote lettre à lettre. Et la littérature s’en satisfait, reste intégralement littérature.Les SMS de la cloison présentés ici sont en...
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