La Famille Elliot (French Edition) [Kindle-editie]

Les pages suivantes ont été tracées par une plume qui a déjà contribué plus d’une fois à l’amusement du public. Les personnes qui n’ont pas été insensibles au mérite de Raison et Sensibilité, d’Orgueil et Préjugé, de la Nouvelle Emma, etc., apprendront avec regret que la main qui guidait cette plume est actuellement glacée, insensible. Peut-être que quelques détails sur la vie et la mort de Jane Austen seront lus avec un sentiment plus tendre que la simple curiosité. La tâche de son biographe sera courte et facile ; une vie consacrée à l’utilité, aux vertus privées, à la littérature, à la religion, présente peu de variété : celle si actif et si modeste, son goût pour la vie retirée, la sienne si douce et si tranquille, semblaient promettre à ses lecteurs une longue succession de plaisirs, et à l’auteur une réputation toujours croissante ; mais les symptômes d’un mal incurable et profond, trop commun dans nos climats, se manifestèrent chez elle au commencement de 1816 ; elle déclinait si insensiblement et se plaignait si peu, que jusqu’au printemps de 1817, ceux dont le bonheur terrestre dépendait de son existence, étaient loin de désespérer de sa guérison. Les secours de l’art furent appelés ; les médecins trouvèrent nécessaire de la mener à Winchester, pour être plus à portée de leurs secours, quoiqu’à peine ils eussent quelque espérance. La consomption faisait des progrès rapides et effrayans. Pendant deux mois elle a supporté les douleurs, l’insomnie, et cet affaissement physique qui annonce et précède une dissolution totale, non-seulement avec fermeté et résignation, mais en conservant une aimable et douce gaîté qui ne l’a jamais abandonnée, et qui soutenait le courage de sa mère et de sa sœur. Elle conserva jusqu’au moment suprême toutes ses facultés, sa mémoire, son imagination, sa sensibilité ; ni l’amour ardent pour son Dieu, dont elle allait s’approcher, ni son attachement pour les amis qu’elle allait quitter, ne s’affaiblirent un seul instant. Elle voulut recevoir le Saint-Sacrement quelques jours avant sa mort, craignant qu’au moment même sa faiblesse n’obscurcît ses idées. Elle écrivit tant qu’elle put tenir une plume, et se servit d’un crayon quand la plume devint trop pénible. Le jour qui précéda sa mort, elle composa quelques stances pleines d’énergie et de sentiment ; c’était un éternel adieu à sa famille et à ses amis. Les dernières paroles qu’elle prononça furent des remercîmens à son médecin ; il lui demanda, quelques momens après, si elle n’avait besoin de rien : « Il ne me manque que la mort, dit-elle en souriant, et la voilà qui s’approche. » En effet, elle expira peu de minutes après, le 18 de juillet 1817, dans les bras de sa sœur, qui l’avait soignée pendant toute sa maladie avec un zèle infatigable. Je trouve ce paragraphe dans une lettre de la mourante, écrite peu de semaines avant son décès :

De auteur:Jane Austen
Isbn 10:B01C6B9MFY
Uitgeverij: Amazon Media EU S.à r.l.
serie:Kindle-editie
gewicht La Famille Elliot (French Edition) [Kindle-editie]:507 KB
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