L'Apocalypse: - le grand texte prophétique, traduit et commenté par Bossuet, un monument de notre langue - (Nos Classiques) [Kindle-editie]

La Bible est un monde, accumulant des langues, des réécritures, des blocs sombres et massifs surgis de mains anonymes. Certaines langues, comme Luther en allemand, en ont fait un corps fixe et définitif. Augustin l'avait tenté en latin.  Mais, comme Shakespeare ou Hölderlin, la langue française s'invente elle-même par ses traducteurs. Elle est condamnée à toujours refaire. Parfois, une traduction – par quelle osmose du traducteur et du texte, pensons à Poe et Baudelaire, se fait définitive.  Ainsi, chaque traducteur, jusqu'à André Chouraqui pour la plus récente, se confronte à nouveau aux textes de l'origine. Et chacun sait ses dettes à ceux qui l'ont précédé.  Dans notre histoire des traductions de la Bible, je fais deux exceptions : mais alors comme des météores, des explosions – les Psaumes, retraduits par Claudel dans une langue brûlante et folle, et l'Apocalypse, qui sous la main de Bossuet devient un poème en prose, lourd d'images qui se soulèvent lentement, se déploient et éclatent.  Je relis ces deux textes régulièrement : on n'a pas tant, dans notre langue, de ces tentatives presque hallucinées qui se hissent au mystère, à la prophétie. L'Apocalypse, traduite par Bossuet, ce n'est pas une version historique du grand texte mystique, c'est l'Apocalypse tout entière, dans un sortir de pluie, encore toute trempée de glaise, dans l'élan lyrique qui l'a construite. C'est une jeunesse de langue, c'est l'Apocalypse définitive, c'est l'Apocalyse poème qui nous porte tous dans les abîmes du présent.  Jean, l'exilé, dans un empire romain multipliant les persécutions à l'encontre de ses co-religionnaires, reprend les images et le flambeau des vieux prophètes, et l'amplifie encore. Voilà les cavaliers, l'hydre et les serpents, voilà la prostituée, les avertissements, les châtiments, les promesses et enfin la ville qu'on reconstruit, où plus jamais besoin de fermer les portes.  Tout est brûlant, acéré, multiplié. C'est ce que Bossuet assume, depuis le vieux grec, en amont de la vulgate latine, pour en retrouver l'épaisseur, l'abrupt.  Mais Bossuet bâtit une autre fondation souterraine : l'Apocalypse est un poème d'à peine une centaine de pages (mais quelles pagesà. Ici, à vous de les lire ou pas, en voilà 450. Tout est commenté, mis en regard des textes des vieux prophètes, mais surtout de l'histoire de son église romaine, dans le contexte d'opposition protestante, et de l'histoire romaine. Et là, c'est presque un roman que construit cette galaxie de...

De auteur:Jacques-Bénigne Bossuet
Isbn 10:B005D1CIK6
Uitgeverij:publie.net; 1 editie
Paperback boek:293
serie:Kindle-editie
gewicht L'Apocalypse: - le grand texte prophétique, traduit et commenté par Bossuet, un monument de notre langue - (Nos Classiques) [Kindle-editie]:786 KB
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