Extrait : Ce livre comporte une table des matières dynamique, à été relu et corrigé. Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique. Prendre un billet de chemin de fer, aller et retour, pour Pompéi !… Mes illusions sont encore entretenues, heureusement, par la splendeur et la gaieté de cette rive méridionale du golfe de Naples : Portici, Resina, Torre del Greco, Torre d’Annunziata, et les visions riantes de Castellamare et de Sorrente qui, peu à peu, se rapprochent et déposent sur les flots bleus l’offrande rose et blanche de leurs maisons enfouies dans les blêmes oliviers, sous les coupoles élégantes des pins parasols. Comme si je ne l’avais pas vu hier, le Vésuve me paraît étonnant de puissance et de majesté. Il écrase tout autour de lui ; tandis que de la Chiaja sa masse pesante, harmonieusement estompée dans de légères vapeurs, est un fond très simple et très naturel au tableau merveilleux du golfe. Ici, le géant se soulève dans sa stature gigantesque ; c’est bien le cyclope effrayant qui m’enveloppait hier de l’haleine terrible de son cratère. Les petites maisons aux toits roses de Résina et de Torre del Greco sont éparpillées sur les coulées de lave qui, dix fois déjà, les ont ensevelies ; elles ressemblent à des jouets d’enfants, insouciants du danger, posés auprès de la fournaise sans cesse surchauffée, par quelque jolie menotte de bébé confiant en la tranquillité de toutes choses, heureux sous le ciel bleu, devant la mer bleue où se promènent de petits bateaux aux voiles légères, gracieux aussi comme des joujoux. Sur les flancs du Vésuve se tordent les ceps plus nombreux autrefois, avant les éruptions, quand le volcan était la colline verdoyante chère à Bacchus, dont parle Martial, admirateur fervent de ses tièdes vergers et des pampres verts de ses treilles fécondes. De l’autre côté du Vésuve, une gare très petite, insignifiante comme celle d’un village ignoré ; deux ou trois employés, pas plus. Personne ne descend. Mais nous avons bien vu. sur le pignon, dans un tableau, en lettres banales : Pompéi. C’est là Pompéi ! Le train repart et nous laisse hésitants sur le quai. Devant la gare, une courte avenue traverse des champs, rejoint sur une route, en pleine campagne, une ou deux maisons, des hôtels-restaurants, presque des guinguettes, où nous attendaient, sous forme de guides… les facchini. Il faudra les subir, et malgré leur exaspérante société essayer de se recueillir ici comme ailleurs, tâcher de s’isoler quand même, malgré ces gens qui vous enlèvent l’unique possibilité de jouir des merveilles dont ils sont les gardes-chiourme : la paix et la solitude. Un abominable tourniquet tourne, grince, numérote notre passage de pèlerins et nous plonge dans une atroce banalité de concours agricole. Je vais, moi, presque m’agenouiller sur le seuil de cette Tombe immense, dont rien, aucune pierre ne paraît encore, et je pousse du ventre, péniblement, la roue sacrilège qui barre le passage et mutile les illusions.
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